Prédire l’avenir n’est pas chose aisée, mais il n’est pas nécessaire de faire des prévisions audacieuses pour comprendre ce qu’une vague de départs à la retraite imminente signifiera pour les besoins en main-d’œuvre du secteur de la construction.
Quelle sera l’ampleur de cette vague? Plus d’un travailleur de la construction sur cinq – soit 22 % de la main-d’œuvre totale – envisage de prendre sa retraite au cours des sept prochaines années.
Sur un marché où la main-d’œuvre est déjà restreinte et où les chantiers de construction sont en plein essor, la demande de travailleurs est appelée à défier les éventuelles difficultés économiques et à rester forte au cours de la décennie à venir, voire même au-delà.
John Viktorin est gestionnaire de projet chezConstruForce Canada, une organisation nationale dirigée par le secteur qui fournit de l’aide et des ressources en matière de gestion de la main-d’œuvre aux employeurs du secteur de la construction.
Selon Viktorin, la demande de main-d’œuvre en construction « devrait rester élevée pour la plupart des professions dans un avenir prévisible ». Cela est dû en partie à l’objectif déclaré du Canada de passer à une économie nette zéro d’ici 2050.
« De l’installation de systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation, à la construction de stations de recharge, en passant par de nouvelles installations de production d’énergie, la demande de main-d’œuvre en construction devrait augmenter à mesure que l’économie s’adapte et que la main-d’œuvre existante prend de l’âge », explique Viktorin.
« Si l’on tient compte des départs à la retraite, l’ensemble du secteur envisage d’embaucher près de 300 000 nouveaux travailleurs au cours des dix prochaines années. Cela représente de nombreusesoreprésente opportunités pour tous ceux qui souhaitent se lancer dans la construction ».
Pour aider les employeurs à trouver les nouveaux talents dont ils ont besoin, ConstruForce a récemment lancéle programme Parcours de carrière en construction, qui met en relation des travailleurs admissibles avec des petites et moyennes entreprises (500 employés, ou moins) cherchant à pourvoir des postes de premier échelon. .
En suivant le programme Parcours de carrière en construction, les chercheurs d’emploi peuvent se faire embaucher pour un stage rémunéré d’une durée minimale de 16 semaines. Il s’agit d’une occasion idéale pour découvrir les métiers de la construction et, le cas échéant, pour entamer des démarches en vue d’un emploi à temps plein, ou d’une formation en apprentissage dans l’un des métiers spécialisés.
Pour les employeurs, le programme Parcours de carrière en construction est bien plus qu’un simple réservoir de talents. Tout d’abord, une prime d’accueil et d’intégration financée par le gouvernement fédéral prévoit une subvention salariale pouvant aller jusqu’à 2 400 $ pour chaque travailleur ou travailleuse qui effectue un stage de 16 semaines. Pour que l’employeur puisse bénéficier de la subvention, les employés doivent travailler au moins 20 heures par semaine tout au long du stage.
De plus, le programme Parcours de carrière en construction permet aux employeurs de diversifier leur main-d’œuvre. Le programme encourage le recrutement de femmes, de membres des communautés noires, autochtones et autres communautés racisées, de personnes en situation de handicap, de nouveaux arrivants au Canada, de personnes s’identifiant en tant que membres de la communauté LGBTQ2S+, et de jeunes se heurtant à des obstacles.
Les employeurs ont également accès à des ressources de formation visant à soutenir la diversité et l’inclusion, y compris les cours en ligne offerts par ConstruForce portant sur les lieux de travail respectueux et inclusifs, ainsi qu’une introduction au racisme systémique, précise Viktorin.
Il ajoute que « le secteur de la construction cherche à élargir ses filières de recrutement, bien que beaucoup d’employeurs ne sachent pas exactement comment s’y prendre Ce programme est conçu pour apporter de l’aide. Nous voulons aider les employeurs à trouver de nouvelles sources leur permettant d’embaucher des travailleurs. Nous souhaitons leur permettre de découvrir de nouvelles façons d’embaucher au sein de réservoirs de main-d’œuvre inexploités, et les aider à s’éloigner des filières d’embauche classiques qui n’aboutissent pas toujours à un recrutement diversifié, telles que le bouche-à-oreille, les bureaux d’embauche et les établissements d’enseignement ».
Conscient que certains travailleurs qui aspirent à travailler dans le secteur de la construction peuvent penser qu’il est obligatoire de suivre une formation longue et coûteuse avant de trouver un emploi, Viktorin insiste sur le fait que « très peu d’expérience, voire aucune » n’est exigée pour décrocher un emploi dans le cadre du programme Parcours de carrière en construction.
Tout comme les personnes qui travaillent dans la cuisine d’un restaurant n’ont pas toutes besoin des compétences et des talents d’un grand chef cuisinier, le chantier de construction moyen comporte des fonctions présentant différents niveaux de compétences et de responsabilités, y compris des opportunités pour ceux qui n’ont aucune formation ou expérience spécialisée.
« Presque tous les chantiers que vous pouvez imaginer, qu’il s’agisse de la construction de routes et d’autoroutes, de la construction résidentielle, de travaux d’assainissement et d’adduction d’eau, de bâtiments institutionnels et commerciaux, et bien d’autres encore, peuvent offrir des opportunités », précise Viktorin. « Les offres d’emploi comportent souvent le mot « ouvrier » ou « aide » dans l’intitulé du poste, comme ouvrier général, ouvrier paysagiste, aide-ouvrier et aide-charpentier. D’autres incluent des emplois tels que ceux de balayeur et de peintre ».
Selon Viktorin, ce ne sont pas les compétences qui sont les plus importantes, mais plutôt la motivation et le dévouement.
« Les employeurs du secteur de la construction souhaitent embaucher des chercheurs d’emploi motivés, quel que soit leur niveau d’expérience », explique-t-il. « Les employeurs recherchent avant tout la fiabilité et la capacité à communiquer avec les collègues. Une connaissance des mathématiques de base et la capacité à réfléchir de manière logique sont également des qualités appréciées ».
Le programme Parcours de carrière en construction est le premier en son genre, indique Viktorin. Il souligne que la plupart des initiatives en faveur de la main-d’œuvre dans ce secteur visent à recruter des apprentis dans les métiers désignés Sceau rouge.
« Les employeurs des secteurs de la construction de génie civil lourd, de la construction résidentielle et d’autres secteurs de la construction qui n’embauchent pas beaucoup de travailleurs des métiers désignés Sceau rouge, n’ont pas eu l’occasion d’accéder à des mesures de soutien comme celles-ci, et c’est la raison pour laquelle nous sommes ravis de les proposer », ajoute-t-il.
Une fois inscrits sur le site Web du programmeParcours de carrière en construction. les chercheurs d’emploi sont reliés aux offres d’emploi proposées par les employeurs. Le processus d’inscription comprend quelques questions de base sur chaque type de participant, dans le but de faciliter le processus de jumelage, et les chercheurs d’emploi sont ensuite mis en relation avec les employeurs de leur région.
Une fois qu’une personne à la recherche d’un emploi aura décroché un contrat avec un employeur local et qu’elle aura suivi le cours de sensibilisation à la sécurité en ligne de ConstruForce, elle pourra commencer à travailler.
« Au terme des 16 semaines, le travailleur ou la travailleuse sera libre d’entreprendre les démarches qui lui conviennent », ajoute Viktorin. « Il ou elle pourra retourner à l’école, continuer à travailler avec l’employeur, faire une pause, ou trouver un nouvel emploi grâce à cette nouvelle expérience professionnelle ».
Cliquez ici pour en savoir plus sur le programme Parcours de carrière en construction.