Partout au Canada, les étudiants étrangers diplômés d’établissements d’enseignement postsecondaire se heurtent à des obstacles pour intégrer le marché du travail local. Un nouveau programme lancé en Nouvelle-Écosse vise à remédier à cette situation.
Dans le cadre de son programme phare,Étudier pour m’y établir Nouvelle-Écosse offre à une cohorte d’étudiants étrangers qui effectuent leur dernière année d’études, une période de dix mois durant laquelle ils bénéficient d’un mentorat de préparation à la carrière et à l’emploi, d’un soutien global, de ressources d’apprentissage et d’occasions de réseautage. Cette année, le programme Étudier pour m’y établir a également commencé à proposer aux étudiants de première, deuxième et troisième année d’études postsecondaires, un programme de formation aux compétences de base. Ces deux programmes sont destinés à aider les diplômés étrangers à s’installer dans la province et à entamer une carrière fructueuse dans leur domaine d’études.
Ce programme phare, qui existe depuis sept ans, a débuté par une petite cohorte de 25 étudiants ; en 2022, la cohorte avait atteint 100 étudiants. À ce jour, 500 étudiants étrangers ont suivi le programme Étudier pour m’y établir – et ce dernier ne cesse de se développer.
« Le programme a pris de l’ampleur et a évolué selon de nouvelles versions avec chaque cohorte », explique Shawna Garrett, présidente-directrice générale d’EduNoval’association coopérative provinciale de prestataires de services éducatifs responsable de la gestion du programme Étudier pour m’y établir. « Beaucoup de choses ont changé au cours des sept dernières années – à savoir, la pandémie de COVID, de même que de nombreuses modifications en matière de politique d’immigration – aussi, nous avons dû effectuer quelques ajustements et quelques mises au point. Nous essayons de faire en sorte que ce programme soit le plus intéressant possible pour les étudiants, en leur offrant le soutien dont ils ont besoin et en tenant compte des changements qui surviennent au fil du temps ».
Selon Garrett les étudiants étrangers désireux de s’installer et de travailler au Canada se heurtent à de nombreux problèmes systémiques et structurels après l’obtention de leur diplôme, y compris la politique actuelle en matière d’immigration.
« L’un des défis repose sur le nombre de points que les étudiants étrangers doivent accumuler pour [obtain] leur résidence permanente », explique Garrett. « Cela est particulièrement difficile pour les étudiants qui arrivent avec un conjoint et qui ont une famille. C’est un changement démographique que nous constatons de plus en plus au lendemain de la pandémie. De plus, les étudiants nous disent qu’il y a des retards de traitement et des dossiers en attente ».
Il existe également des défis liés à ce que Garrett appelle le « marché secret de l’emploi », qui privilégie les Canadiens originaires du pays au détriment des nouveaux arrivants.
« Il y a le marché de l’emploi visible, où les opportunités sont annoncées. Puis il y a le marché de l’emploi caché », explique Garrett. « Si je suis une étudiante canadienne, j’ai grandi ici, j’ai des relations, ma famille a des amis et je bénéficie d’un privilège de réseaux innés. Les étudiants étrangers n’ont pas cet avantage ».
Garrett précise que les mentorats individuels gérés par le programme Étudier pour m’y établir aident les étudiants à avoir accès au type de relations qui donnent aux étudiants nés au Canada une longueur d’avance pour trouver un emploi.
Par exemple, « les mentors sont attentifs à ces opportunités d’emploi cachées et présentent [mentees] à leurs amis », souligne Garrett. « Outre le fait de donner des conseils [mentees], de passer en revue leur CV et de faire des simulations d’entretien d’embauche avec eux, les mentors les mettent également en contact avec des collègues susceptibles d’être au courant d’éventuelles offres d’emploi ».
Le soutien global offert par le programme Étudier pour m’y établir, qui comprend des séances d’apprentissage sur des sujets tels que la déclaration de revenus, la résidence permanente et le marketing numérique, permet aux étudiants étrangers d’obtenir les informations et les compétences dont ils ont besoin pour être bien placés sur le marché de l’emploi de la province.
« [we’re] offrons un soutien global aux talents étrangers », explique Garrett. « Nous les aidons à se préparer à l’emploi et à la carrière. Nous leur offrons également des conseils sur le plan culturel et sur le comportement à adopter en milieu de travail – soit, tout ce dont ils ont besoin pour réussir leur transition vers le monde du travail ».
Depuis toujours, la majorité des étudiants étrangers diplômés d’établissements d’enseignement supérieur de la Nouvelle-Écosse ont déménagé dans une autre province, ou sont retournés dans leur pays d’origine.
« Si vous examinez les taux de conversion des diplômés, pour ceux qui deviennent résidents permanents en Nouvelle-Écosse et dans l’ensemble du pays, au cours des cinq dernières années, ils n’ont été que d’environ 11 % en Nouvelle-Écosse, [whereas] la moyenne nationale atteint près de 22 %. Nous perdons un grand nombre de talents étrangers ayant obtenu leur diplôme de nos universités », ajoute Garrett.
Grâce au programme Étudier pour m’y établir, nous parvenons à inverser cette tendance.
« Dans le cadre de ce programme, tous les participants ont indiqué qu’ils souhaitaient s’installer dans la province et trouver un emploi dans leur domaine de prédilection », a précisé Garrett. « Au cours des six premières années [of Study and Stay], nous avons retenu 86 % des étudiants – un an après l’obtention de leur diplôme, ils vivent dans la province et travaillent dans le domaine de leur choix. Le programme est donc très efficace pour aider ces étudiants à effectuer la transition vers le monde du travail ».
Le programme Étudier pour m’y établir offre des avantages indéniables aux étudiants qui obtiennent leur diplôme dans un établissement d’enseignement postsecondaire de la Nouvelle-Écosse. Toutefois, Garrett souligne que le programme contribue également à répondre aux besoins du marché du travail provincial, qui ont évolué au cours des dernières années.
Après des années de « fuite des cerveaux » vers d’autres provinces, on constate que l’économie et le marché de l’emploi de la Nouvelle-Écosse sont en pleine croissance.
« Pour résumer, nous avons beaucoup plus d’opportunités de travail dans la province, en raison de la pandémie, mais aussi grâce à plusieurs autres secteurs d’activité », explique Garrett. « La construction navale et l’aquaculture, en plus de l’espace numérique, sont en plein essor. Le gouvernement s’est fixé pour objectif de doubler la population d’ici 2060…[it’s] d’un gouvernement très progressiste qui cherche à attirer et à conserver les nouveaux arrivants. Une planification très intentionnelle et stratégique est donc en cours pour faire en sorte que les étudiants qui viennent ici, puissent s’y installer et trouver un emploi ».
Au bout du compte, le programme Étudier pour m’y établir sert deux objectifs. Il offre des opportunités intéressantes aux diplômés, tout en répondant aux besoins du marché de l’emploi local.
« Notre province cherche à conserver les compétences et les talents, ainsi que les compétences et les talents étrangers », poursuit Garrett. « Ces étudiants étrangers sont exactement ce dont nous avons besoin. Ils sont ici, chez nous, et nous faisons tout pour que les employeurs comprennent qu’il est souhaitable de maintenir ces employés dans notre province ».
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