Avant de se concrétiser, l’idée d’une mineure de premier cycledu programme d’études LGBTQ2S+ à l’Université métropolitaine de Toronto (UMT) avait longtemps existé dans l’esprit duDr. Art Blake.
« J’ai été titularisé en 2011, et en tant que personne queer et transgenre, je me suis aperçu qu’il n’existait pas une très grande communauté » se souvient le professeur d’histoire. « Nous avions toutefois le « Positive Space Faculty & Staff Network », ce qui était déjà très bien. Mais du point de vue de la vie de tous les jours des étudiants et des membres du corps professoral, il n’existait pas de programme d’études permettant de créer un sentiment d’appartenance et de reconnaissance ».
Ce n’est que lorsque Blake a commencé à se pencher de manière plus approfondie sur les questions d’équité et d’inclusion à l’université, et qu’il a rencontré un groupe de confrères partageant les mêmes idées que lui, que la mineure de premier cycle du programme d’études LGBTQ2S+ a vu le jour.
« Le fait de trouver un groupe de confrères prêts à travailler avec moi sur la mise en œuvre d’une mineure LGBTQ2S+, faisait partie de ma réflexion et de mon sens du leadership en matière d’équité, de diversité et d’inclusion à l’UMT », a-t-il déclaré. « Nous avions juste besoin de nous réunir pour créer quelque chose particulièrement adapté aux étudiants de premier cycle. Ces étudiants représentent la plus grande partie de la population de l’UMT. Ce projet sera donc profitable à un grand nombre d’entre eux.
La nouvelle mineure, qui débutera au mois de septembre 2023, permettra aux étudiants de suivre six cours parmi une sélection de 25 cours provenant de trois facultés de l’UMT. Les offres pluridisciplinaires sont pratiquement toutes accessibles aux étudiants de tous les programmes. Blake prévoit que l’éventail des cours – et des étudiants qui choisiront de les suivre – augmentera avec le temps.
La mineure sera profitable aux étudiants de la communauté LGBTQ2S+ à de nombreux égards.
“« Cette mineure répond aux besoins de nos étudiants, quelle que soit la situation dans laquelle ils se trouvent », a déclaré Blake. « Notre corps étudiant est extrêmement diversifié en matière d’identités et d’expériences vécues ; [et] le programme offrira aux étudiants une chance de réfléchir selon une approche croisée, et de percevoir différents aspects de leur identité ».
La mineure offre une occasion unique aux étudiants de la communauté LGBTQ2S+ de se reconnaître dans le programme d’études, et ce, dans le contexte d’une communauté de classe sécuritaire et inclusive.
Blake précise qu’il est essentiel que les étudiants se sentent représentés dans la classe – que ce soit au niveau des personnes qui enseignent ou du contenu, [in] [dans] un environnement où ils ont la possibilité d’être eux-mêmes, de poser les questions qu’ils ont envie de poser et de se sentir reconnus sur le plan de leur identité et de leur expérience vécue.
Le programme profitera également aux étudiants qui ne s’identifient à aucune partie de l’acronyme LGBTQ2S+.
« Par exemple, ce trimestre, j’enseigne un séminaire sur l’histoire des personnes transgenres », indique Blake. « Je compte vingt étudiants qui ne s’identifient pas tous en tant que personnes transgenres et non-binaires. Certains ont déclaré vouloir suivre le cours car c’est un sujet dont ils entendent beaucoup parler dans les médias. Ou encore, ils ont des amis, des parents et des camarades de classe qui s’identifient en tant que personnes transgenres ou non binaires. Ils se posent des questions du type : « Comment faire pour apporter un plus grand soutien ? Comment puis-je devenir un meilleur allié ? Ce programme apporte donc beaucoup à l’ensemble de nos étudiants ».
Selon Blake, les compétences et les perspectives acquises par les étudiants du programme d’études LGBTQ2S+ présenteront un intérêt pour les employeurs, une fois qu’ils auront obtenu leur diplôme.
« Un employeur s’apercevra qu’un étudiant a fait l’effort de suivre une mineure et qu’il s’est intéressé à des questions essentielles allant au-delà de son programme d’études principal », a expliqué Blake. « [La mineure] indiquera aux employeurs que l’étudiant est une personne prévenante et engagée ». [The minor]
Les employeurs reconnaîtront également que les diplômés titulaires d’une mineure en études LGBTQ2S+ auront consacré beaucoup de temps à la réflexion et à l’apprentissage de l’équité, de la diversité et de l’inclusion. Ces compétences professionnellesde plus en plus recherchées et transférables s’inscrivent dans le cadre plus large des compétences sociales et émotionnelles, telles que la sensibilisation culturelle et l’empathie.
« Ce type de connaissances et de compétences sera utile et pourra s’appliquer aux questions de diversité et d’inclusion bien au-delà des populations LGBTQ2S+ », affirme Blake.
Outre le lieu de travail, la mineure permettra aux étudiants d’acquérir des compétences en tant que militants et futurs acteurs du changement. Dans le cadre de ces cours, les étudiants découvriront des sujets tels que les populations LGBTQ2S+ à travers différentes cultures et différentes périodes, les formes individuelles et collectives d’opposition à la marginalisation, aux abus et à l’exclusion, ainsi que les perspectives canadiennes et mondiales relatives au militantisme et aux droits de l’homme. Le programme incitera également les étudiants à poser des questions et à étudier comment les mouvements politiques du passé peuvent être liés aux défis contemporains.
Par exemple, « À quel moment est-il possible de se joindre à d’autres personnes autour d’identités de genre ou sexuelles particulières pour susciter le changement ? Comment faire pour déterminer quel type d’action est le mieux adapté et le plus sûr ? Quels seront les éléments qui inciteront certains groupes de politiciens, de chefs d’entreprise, de chefs militaires ou d’autorités sanitaires à écouter et à passer concrètement à l’action ? Pourquoi certains mouvements ont-ils un impact considérable, mais finissent par disparaître très rapidement ? » s’interroge Blake. « Ce type de connaissances permettra aux étudiants de les appliquer de manière logique en fonction du contexte actuel ».
Blake estime que le lancement de la nouvelle mineure de l’UMT n’est qu’un début et non une fin. « Il s’agit de la première pierre à l’édifice », a-t-il déclaré.
À l’avenir, Blake espère travailler avec ses confrères pour créer des programmes liés à la mineure. Il souhaite également faire appel à des conférenciers, organiser des événements et des exposés de travaux de recherche d’étudiants, et plus encore.
[the program] Il a ajouté : « Je suis convaincu que [le programme] est le commencement de la formation de ces liens qui, comme nous le savons tous, façonnent la vie de nos étudiants de premier cycle. Il ne s’agit pas seulement de plusieurs cours que les étudiants suivent et qui n’ont aucun rapport entre eux… ces enseignements leur seront utiles sur le long terme . Ces années sont extrêmement importantes ».
Pour en savoir plus sur la mineure du programme d’études LGBTQ2S+ de l’UMT, cliquez ici.