Le fait de s’installer dans un pays étranger présente de nombreux défis. Tous ceux qui ont vécu cette expérience le savent bien. Un aspect souvent négligé est l’identification et l’adoption de pratiques culturelles subtiles qui peuvent être courantes dans votre nouveau pays, mais qui ne sont pas toujours évidentes ou immédiatement comprises.
Songez, par exemple, à la multitude de stratégies d’adaptation et de conseils pratiques sur lesquels beaucoup d’entre nous s’appuient pour surmonter confortablement les conditions froides, neigeuses et glacées d’un hiver canadien typique. Toutefois, pour les nouveaux arrivants, en particulier ceux qui viennent de climats plus chauds, il n’est pas toujours facile de savoir comment gérer le climat hostile, en particulier dans un contexte professionnel.
Si vous ne connaissiez pas la situation, comment vous chausseriez-vous pour un entretien d’embauche par temps de neige et humide en plein mois de janvier ? Imaginez devoir faire bonne impression en tant que nouvel arrivant à la recherche d’un emploi, tout en vous inquiétant de vos bottes d’hiver, ou pire, de vos chaussures trempées.
Toute personne née ici, ou ayant vécu au Canada depuis un certain temps, ne sera probablement pas gênée par la façon de s’habiller, ou la manière la plus sûre de se déplacer dans des conditions dangereuses. Pourtant, si les choses peuvent paraître relativement simples pour ceux qui ont l’habitude, un manque de compréhension peut être déconcertant pour toute personne sans expérience.
Jette Stubbs, formatrice en matière de carrière , a dû faire face à ces problèmes, tant dans sa vie personnelle que dans son travail de soutien aux autres nouveaux arrivants. Elle a dû apprendre beaucoup de choses sur la culture canadienne, après avoir quitté les Bahamas pour l’Ontario il y a plus de dix ans, pour venir faire ses études à l’université.
«Comme j’ai vécu cette expérience, je connais toutes les nuances et les choses auxquelles on ne pense pas quand on essaie de faire carrière. Cela peut être très difficile ».
Jette Stubbs raconte que lors de son premier emploi à temps plein au Canada après l’obtention de son diplôme, une collègue lui a expliqué comment elle et plusieurs autres personnes conservaient une paire de chaussures supplémentaire sur leur lieu de travail durant les mois d’hiver, ou les transportaient dans un sac lorsqu’elles se rendaient à un entretien d’embauche, ou à une réunion importante à l’extérieur du bureau.
Pourtant, comme le rappelle Stubbs en souriant, il restait le léger inconvénient de devoir transporter de temps en temps une paire de bottes fourrées encombrantes.
« J’ai dû me débrouiller pour savoir où mettre ce sac supplémentaire », raconte-t-elle. « Si vous devez faire la navette pour vous rendre à un entretien et que vous devez changer de chaussures, vous tenez votre CV d’une main, et cet énorme sac avec vos grosses bottes d’hiver de l’autre ».
Outre le fait de devoir s’adapter aux contraintes de l’hiver, Clémence Leveau-Vallier est parfaitement consciente que les nouveaux arrivants au Canada doivent fournir « de gros efforts d’adaptation à la culture canadienne ».
Née en France et ayant grandi à la fois en France et aux États-Unis, Clémence Leveau-Vallier et son mari se sont installés à Toronto il y a une dizaine d’années,choisissant le Canada, après avoir parcouru le monde entier pour trouver l’endroit idéal.
Après avoir aidé pendant plusieurs années, de manière non officielle, d’autres nouveaux arrivants français à s’adapter à la vie au Canada, Clémence Leveau-Vallier est aujourd’hui responsable du marketing chezArrive, une ressource en ligne destinée à faciliter la transition des nouveaux arrivants du monde entier vers le Canada.
Selon elle, la mentalité canadienne liée au respect des règles et des réglementations peut constituer un effort d’adaptation culturelle pour certains nouveaux arrivants.
« Faire preuve de sincérité et respecter les règles sont des attentes culturelles au Canada », précise Clémence Leveau-Vallier. « Dans certaines régions du monde, il peut y avoir différentes normes de tolérance en ce qui concerne le respect des règles, mais ici, la plupart des gens respectent vraiment les règles ». Il est important que les nouveaux arrivants comprennent cela, car les répercussions peuvent être graves. Si vous essayez de soudoyer un policier, ou si vous êtes pris en train de tricher lors d’un examen, vous pourrez vous attendre à de gros ennuis ».
Toutefois, la plupart des différences culturelles sont plus anodines. Jette Stubbs et Clémence Leveau-Vallier soulignent le caractère chaleureux et serviable des Canadiens, ce qui signifie également que les normes relatives à la façon de s’adresser aux collègues et aux supérieurs sont généralement moins protocolaires et plus décontractées.
Jette Stubbs a ajouté : « Quand j’ai commencé à travailler, même le président m’a dit : ‘Appelez-moi simplement par mon prénom’. Ceci n’est pas toujours répandu sur le plan culturel dans d’autres pays où l’on s’adresse aux gens en disant monsieur ou madame, par marque de respect ».
Certains nouveaux arrivants sont agréablement surpris de découvrir que les lieux de travail canadiens offrent généralement une culture professionnelle qui accorde de l’importance au perfectionnement, à la formation et au bien-être des employés.
« Certaines choses offertes au Canada ne sont pas envisageables dans d’autres pays, comme la possibilité de prendre un congé pour cause de stress », a déclaré Stubbs. « Dans mon pays, c’est quelque chose d’inimaginable ».
Qu’il s’agisse de conseils pour affronter l’hiver ou pour obtenir de l’aide en matière de bien-être mental, Stubbs et Leveau-Vallier s’accordent à dire que la meilleure façon pour les nouveaux arrivants d’identifier et d’éliminer les barrières culturelles est de créer des liens avec les gens, et de bénéficier de leur expérience.
« En tant que nouvel arrivant, c’est à vous de faire le nécessaire pour créer ces liens », a déclaré Clémence Leveau-Vallier. « Vous devez prendre l’initiative de vous présenter et de créer un lien. Vous devez vous obliger à sortir de votre zone de confort si vous êtes originaire d’une culture où l’on ne parle pas à moins qu’on vous adresse la parole, ou si vous ne remettez jamais en question ce que pourrait dire une personne occupant un poste supérieur ».
Pour Jette Stubbs, le fait d’adopter une approche d’ouverture d’esprit en discutant des différences entre les gens est la meilleure façon d’atteindre la sensibilisation culturelle.
« Les gens font beaucoup d’efforts pour s’intégrer et n’ont pas envie que leur singularité soit remarquée », a-t-elle déclaré. « Nous souhaitons nous intégrer et nous voulons avoir le sentiment de faire partie de la culture. Cependant, je trouve qu’il est vraiment utile de savoir être ouvert et de poser des questions. Au lieu d’essayer de nous faire une place, nous pouvons discuter de ces subtilités et apprendre à mieux nous comprendre.
Optimisé par Magnet, le portail des emplois pour les jeunes nouveaux arrivants permet à ces derniers d’accéder à des offres d’emploi et à des ressources liées à l’établissement, à la formation professionnelle, et plus encore. Pour en savoir plus sur cette initiative et sur la façon de participer, consultez le site Web YNJP.ca.